Parmi les nombreux lieux obscurs dans l’œuvre de Baertsoen, on trouve un certain nombre de quartiers ouvriers de Gand, comme le Veergrep et le Luizengevecht, à deux pas de son propre atelier. Baertsoen observait de manière détachée, non pas tant au sens propre, en travaillant de l’autre côté de la rivière au Quai de la Biloque, qu’au sens figuré, en laissant de côté la classe des habitants appauvris. Lorsque le musée de Liège a acquis le Luizengevecht sous la neige, le journal socialiste Vooruit - qui en général adoptait pourtant une attitude positive à l'égard de Baertsoen - a qualifié la toile de "sombre, sale, sinistre et mortelle, et sur laquelle aucun homme au monde ne peut trouver de l’art". De telles œuvres d’art penchent vers ce qu’on appelle l’intimisme, qui dépeint esthétiquement la banalité tranquille et quotidienne.