Bien que Bruges attire depuis longtemps les visiteurs, cette métropole commerciale médiévale disparue a gagné en popularité après la publication en 1892 du roman symboliste de Georges Rodenbach, Bruges-la-Morte. Les reflets dans l’eau ridée du canal invitaient naturellement à la contemplation de l’apparence et de la réalité. Nous voyons souvent ce reflet littéral dans l’œuvre du collègue français de Baertsoen, Henri Le Sidaner, qui a séjourné à Bruges pendant un an. Le cadrage de Baertsoen, avec un horizon élevé, met également en valeur la surface de l’eau, que ce soit à Bruges, dans le virage souvent peint du Quai des Ménétriers, ou dans sa représentation d’un entrepôt néoclassique le long du Quai aux Tilleuls à Gand. Sur le plan de la composition, le tableau est apparenté à l’œuvre de Willem Witsen, qui a inclus davantage de détails dans l’image